Dan Bomboko

 



ActuaLitté, CC BY SA 2.0

ActuaLitté : Quelle est l’histoire de votre maison, et sa ligne éditoriale aujourd’hui ?

Dan Bomboko : Au départ, j’ai commencé en 2001 à éditer une revue bimestrielle nommée Bulles et Plumes pour vulgariser les faits de société auprès des jeunes. Pour ce faire, je m’étais associé à des bédéistes congolais tels qu’Al Mata et Pat Mombili. La revue était un mélange de la presse écrite et de la bande dessinée. 

C’est à partir de cette idée que j’ai pris l’initiative 3 ans après de lancer une maison d’édition, car il y avait une demande de la part de nos lecteurs d’avoir des bandes dessinées avec des histoires complètes. De plus, j’avais compris que notre lectorat composé majoritairement de jeunes avait besoin d’une lecture avec des personnages culturellement proches d’eux.

Comment vous inscrivez-vous dans le marché national ?

Dan Bomboko : Nous nous inscrivons comme une maison d’édition qui milite pour la promotion du livre et de la lecture en mettant à la disposition de notre lectorat des ouvrages à bas prix. Cela s’est révélé être un succès en plus de dix ans d’exercice. Pour réussir dans une telle stratégie, nous recourons à un sponsor afin de réduire le coût d’impression. Cela nous a permis d’éditer des BD d’une qualité raisonnable et de les vendre à un prix à la portée de toutes les bourses. 

Étant donné que l’impression est prise en charge par un sponsor, nous ne nous chargeons que des cachets des illustrateurs et des auteurs ainsi que du coût pour le montage. Cela réduit sensiblement les charges, car l’impression de bonne qualité coûte cher en RDC.

Quelles sont les spécificités de l’industrie du livre sur votre territoire ?

Dan Bomboko : Les spécificités de l’industrie du livre en RDC sont que ce marché n’est pas développé. Il a été trop longtemps négligé et cela n’a pas favorisé son émergence. De plus, la crise économique qui touche le pays depuis des décennies n’a pas encouragé la plupart des opérateurs économiques à investir dans ce domaine considéré comme pas ou peu rentable. 

Heureusement, depuis quelques années, des activités visant à promouvoir le livre se tiennent, notamment, à Kinshasa : Le Salon du film d’animation et de la BD Liyemi, La Rentrée Littéraire du Centre Wallonie-Bruxelles et La Fête du Livre de Kinshasa. Ces rencontres illustrent comment les acteurs de la chaîne du livre (éditeurs, auteurs, illustrateurs, imprimeurs et libraires) se battent pour imposer le livre sur le territoire congolais.

Quelles approches avez-vous développé concernant le format numérique ?

Dan Bomboko : À vrai dire, nous n’étions pas très intéressés par le format numérique au départ jusqu’à notre rencontre en 2017 à la foire du livre de Francfort avec l’ONG française Adiflor. C’est un organisme spécialisé dans la diffusion des ouvrages numérisés sur des liseuses électroniques. Ce partenariat représente pour nous une opportunité à saisir, car nos BD qui sont en noir et blanc ont trouvé un bon support pour être diffusées à travers les pays francophones.

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À présent, le format numérique constitue une alternative pour les éditions Elondja par rapport à la diffusion classique. De plus, face aux réalités économiques de notre pays, le numérique nous permet aussi de réduire sensiblement le coût de production et de maintenir la vente de nos produits à un prix très accessible.

Comment abordez-vous le marketing pour sensibiliser les lecteurs à vos ouvrages ?

Dan Bomboko : Nous utilisons beaucoup Internet à travers Facebook et notre blog pour atteindre nos lecteurs et les informer sur nos ouvrages. Les éditions Elondja sont aussi très présentes dans les foires et salons du livre organisés, entre autres, à Kinshasa afin de rencontrer notre lectorat et de faire connaître nos ouvrages.

Nous recourons également aux médias classiques pour assurer la promotion de nos BD en passant notamment dans les émissions culturelles à la télévision et à la radio. Nous accordons aussi des interviews à la presse écrite dans le cadre de nos activités.

Que représente la contrefaçon – numérique – pour vous à ce jour ?

Dan Bomboko : À ce jour, la contrefaçon numérique ne représente encore rien pour nous, car localement c’est un secteur qui n’est pas encore développé.

Quelles sont les manifestations primordiales pour votre activité – nationales ou internationales ? Que vous apportent-elles ?

Dan Bomboko : Les manifestations primordiales pour nos activités nationales ou internationales sont les foires et les salons du livre ainsi que toutes les activités qui visent la promotion du livre et de la lecture. Ces manifestations sont par exemple le Salon du livre de Paris, la Foire du livre pour la jeunesse de Bologne, la Foire du livre de Francfort, la Fête du livre de Kinshasa et le salon Liyemi du film d’animation et de la BD de Kinshasa. 

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